La femme au flacon d'albâtre

Publié le 3 mai 2024 à 22:49

Introduction Sainte Cène 05/05/2024

 

Jésus pleura dans les Evangiles : la première fois fût lorsque son ami Lazare était mort et la deuxième, lorsqu’Il pleura sur Jérusalem.

 

Mais Il ne pleura pas sur tous les Israélites. Certains suscitèrent Sa louange au lieu de Ses larmes.

 

Il y a une femme dont l’histoire nous est racontée uniquement dans l’Evangile de Luc, chapitre 7 versets 36-50 (à ne pas confondre avec marie de Béthanie).

 

Voici la scène qui est relatée.

 

Un pharisien du nom de Simon invite Jésus à prendre un repas. Dans l'Evangile de Luc, seuls deux pharisiens ont invité Jésus à manger chez eux. Néanmoins ce jour-là, Simon manque à tous les usages de la politesse orientale :

 

il ne donne pas d’eau à Jésus pour qu’Il puisse nettoyer ses pieds recouverts par la poussière et la boue des chemins ; il n’embrasse pas Jésus pour lui souhaiter la bienvenue et il ne répand pas d’huile sur sa tête, comme le veut la coutume de l’époque. En Orient où la chaleur et les vents brûlants desséchaient la peau et les cheveux, il était bien venu d’offrir de l’huile parfumée pour oindre la peau et recoiffer les cheveux ébouriffés.

 

Et voilà que pendant le repas, arrive une femme de mauvaise réputation, dont les péchés sont connus de la ville entière. Les repas de ce genre n’étaient pas privés, chacun pouvait entrer et y assister car on prenait le repas du soir sous le porche de la maison.

 

Cette femme s’approche de Jésus par derrière, s’agenouille à Ses pieds et fait quelque chose de complètement inédit : elle pleure à chaudes larmes, en public sur les pieds de Jésus, en guise de repentance. Le texte grec nous dit qu’elle trempa littéralement les pieds de Jésus de ses larmes, tellement elle pleurait.

 

Pleurer sur les pieds de Jésus en guise de repentance est déjà beau, mais elle ne s’arrête pas là. Après avoir répandu l’eau salée de ses larmes, elle essuie les pieds de Jésus avec ses cheveux, ce qui veut dire qu’ils étaient dénoués, ce qui, là encore n’était pas l’usage à l’époque, sauf en signe de deuil. On n’aurait même pas demandé à une femme esclave d’essuyer les pieds de son maître avec ses cheveux, mais cette femme l’a fait pour  Jésus.

 

Ensuite elle répand une huile parfumée sur les pieds du Christ. L’onction d’huile se faisait habituellement sur la tête, que ce soit pour un sacrificateur, un roi ou un prophète. Mais ici, on voit cette femme oindre les membres les plus inférieurs de Jésus. Alors pourquoi les pieds ?

 

En tant que femme juive, il me semble qu’elle ne pouvait pas ignorer le célèbre verset d’Esaïe 52 qui concerne le Messie : verset 7

 

« Qu’ils sont beaux les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix, qui apporte des nouvelles de bonheur, qui annonce le salut, qui dit à Sion « Ton Dieu règne. »

 

Elle avait compris que Jésus est le messager de la bonne nouvelle du salut.

 

Des larmes salées et amères, cette femme est donc passée à l’huile parfumée, dont la bonne odeur s’est répandue dans toute la pièce, au milieu des convives.

 

Le livre des Proverbes 27 : 9 nous dit :

 

 « Les produits de beauté et les parfums mettent le cœur en fête. »

 

Cette femme n'est pas restée dans ses larmes. Elle est passée de la tristesse à un cœur en fête, elle qui n’avait pas été invitée au repas. Elle n’a pourtant pas été exclue de la fête céleste.

 

Et le verset 9 de Proverbes 27 continue en disant : « La douceur de l’amitié est comme l’arôme le plus précieux. »

 

Le parfum est ainsi  comparé dans la Bible à la douceur de l’amitié. Cette femme exclue de la société ne devait pas avoir beaucoup d’amis. Mais en oignant les pieds de Jésus, elle en a fait Son ami, en même temps que son maître, celui qui règnera sur sa vie. Elle oint les pieds qui seront transpercés pour elle à la croix. En même temps, elle embrasse continuellement  les pieds de Jésus. En grec, c’est une action continue. Ces baisers étaient un signe d’amour intense et fervent mais aussi de respect et de soumission.

 

En effet le geste du baiser dans la Bible à l’égard d’une haute personnalité exprimait le respect ou la soumission: au Psaume 2 : 12, les rois de la terre reçoivent l’ordre de donner un baiser au Fils, ce qui revient à demander qu’on Lui rende un hommage en tant que Messie. Et cette femme l’a fait sans en recevoir l’ordre, parce que cela lui paraissait tout à fait opportun à l'égard de Jésus.

 

Lorsqu’elle a fait cette onction de larmes et d’huile parfumée, Jésus était de dos. Mais lorsqu’elle a eu terminé, Jésus s’est tourné vers la femme. Autrement dit Jésus a tourné Sa face vers elle, en guise de faveur. En Orient, voir la face d’un monarque était un privilège accordé à quelques-uns seulement. Mais  Jésus tourne Sa face vers elle en guise d’acceptation. Il va même faire l’éloge de cette femme devant tout le monde :

 

« Le grand amour qu’elle a manifesté prouve que ses nombreux péchés ont été pardonnés. »

 

Cette femme a obtenu ce qu’elle était venue chercher : « Tes péchés te sont pardonnés » lui dit Jésus. Et elle est repartie avec son miracle ce qu'elle attendait depuis si longtemps.

 

Elle n’a pas laissé le jugement des hommes l’emporter sur celui du Christ, même s’il lui a sans doute fallu du courage pour entrer dans une maison où elle savait qu’elle ne serait pas la bienvenue. Mais elle était bien trop humiliée devant Dieu pour craindre d’être humiliée devant les hommes.

 

En prenant le Pain et le Vin, pensons à l’amour que cette femme a manifesté et pensons à l’amour que nous, nous avons donné en réponse au sacrifice de Jésus, le Dieu offensé qui pardonne.

 

Notre amour en réponse est-il extravagant comme l’a été celui de cette femme ?

 

Si cet amour n’est pas aussi grand que le sien, c'est peut-être que nous avons l'impression de ne pas avoir besoin d'être beaucoup pardonné. Mais devant Dieu, tous les hommes sont parfaitement insolvables.

 

La générosité de notre Dieu devrait produire la reconnaissance et le pardon devrait engendré l'amour.

 

Demandons à Jésus de déverser dans nos cœurs le même amour que celui de la femme au flacon d’albâtre.

 

Et alors dans le monde spirituel, nous ne serons plus l’homme ou la femme de mauvaise odeur, de mauvaise réputation, mais nous serons la femme au flacon d’albâtre, qui adore publiquement d'un parfum qui remplit tout l'atmosphère.

 

Nous deviendrons la femme au flacon d'albâtre qui ne laisse pas le jugement des hommes sur elle prévaloir sur celui du Christ.

 

Esther DorLéAnne

 

Sources bibliographiques :

Bible annotée 

Bible du réveil

La Bible déchiffrée

La Bible ARCHEO

Nouveau testament INTERLINEAIRE GREC/FRANÇAIS

Commentaire biblique du chercheur

 

 

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